Bonsoir Kateryna,
voici comment s’est passée la rencontre, ce que j’en ai ressenti, ce que j’en pense…et la suite pour vous et moi.
1/ COMMENT ÇA S’EST PASSE
La rencontre avec Viktoriya s’est très bien passée. Pour des questions d’organisation de son côté et du mien, j’ai fait l’aller-retour dans la journée, nous avons passé un peu plus de trois heures ensemble. Au bout du compte, c’était mieux, pour une première fois, qu’un jour et demi avec une chambre d’hôtel pour moi.
J’ai rencontré une femme douce, attentive, une peu timide (… et je préfère). Les photos de son annonce montrent une femme passive (sauf les deux debout en robe bleue), j’avais une petite appréhension sur le rythme des discussions. Ce n’est pas le cas ; Viktoriya n’est pas une pile électrique mais, comme elle le dit dans son annonce, elle est très calme (et ça aussi ça me va très bien!). Les discussions étaient simples, les traducteurs ont très bien fonctionné (avec parfois des gags, ce qui nous a fait rire).
Elle avait changé de coiffure (blonde et aux épaules), elle m’a dit qu’elle avait peur que je ne la reconnaisse pas. Son visage est plus rond que sur les photos, ce qui la rend plus joyeuse. Elle a un très joli sourire. Tout cela, on ne le voit pas sur les photos de son annonce et ça change franchement la personne (ok la coupe de cheveux c’est très récent 😬).
J’ai tâché de ne pas être « lourd » 😬 ni de partir dans des discussions philosophiques 😬😬. Pour des choses légères comme plus sérieuses, Viktoriya a de la répartie. Par exemple, elle m’a demandé de lui parler de mon métier. Je lui ai expliqué que je m’y ennuyais depuis deux ans, que je réfléchissais à faire autre chose mais je n’ai pas trouvé quoi. Elle m’a immédiatement dit « pourquoi tu ne ferais pas quelque chose qui est dans tes loisirs, que tu sais faire aujourd’hui ? ». J’ai expliqué que je suis pas assez bon pour être professionnel tout de suite, il me faudra une formation. J’ai pris exemple sur la photographie (je vous en parle plus bas), je lui ai montré quelques « jolies » photos, et elle me dit « il faut que tu exposes » / « ça me gêne » / « prends un pseudonyme » et on a rit. Si cette série est drôle, elle me montre un esprit « du tact au tac », avec une pointe d’humour juste comme il faut. Ces trois heures ont été vraiment agréables (j’espère que cela a été le cas pour elle aussi).
Photos : le soleil, le contre-jour, etc… faisaient qu’on ne voyait pas bien sur l’écran de mon téléphone. Nous étions sur un banc. Nous en sommes arrivés à ce qu’elle tienne mon téléphone et avec mes mains je faisais « pare-soleil ». C’était d’une telle manière que mon poignet était en-dessous du sien. Que croyez-vous qu’il arriva ? Son poignet a touché le mien, on est resté en « contact » comme ça cinq minutes et nous n’étions pas « dérangés ».
Je l’ai ramenée à son « camping », je me suis arrêté devant l’entrée. Elle m’a dit avoir passé un très bon moment, ce que j’ai dit aussi. Nous sommes sortis de la voiture, nous nous sommes fait la bise (comme ce matin)… sauf qu’une main est passée dans mon dos, tout doucement, très délicatement, à la « petit signe en plus ». Elle a vu que j’avais « senti » (et que je n’ai rien dit 😉). Je suis remonté dans ma voiture, coucou de la main réciproque… et voilà.
Nous nous sommes quittés avec l’idée de nous revoir. Il se peut qu’elle « déménage » bientôt (elle ne sait ni où ni quand, c’est indépendant de sa volonté) ce qui peut compliquer la suite.
2/ CE QUE J’EN PENSE (eh ben oui, j’analyse!)
Cette rencontre était importante pour moi sur le plan symbolique, puisque (vous le disiez très bien) il faut rencontrer!!! Voilà une étape franchie, et surtout concrète.
Vous avez raison en disant qu’elle est logée dans une résidence très confortable (je l’ai vue) mais elle a raison quand elle parle de bungalow. Ils sont très beaux, tous neufs, mais en effet tout petits. Si il est vrai qu’elle en partageait un avec une autre femme et ses deux enfants, ça devait être très compliqué au quotidien.
Nous avons beaucoup parlé de Marseille (puisque je connais bien la ville) mais je n’ai pas abordé la période du bateau. Je ne sais pas si elle a déjà rencontré d’autres hommes, ce qui a pu se passer, etc…
Elle prépare son deuxième renouvellement de visa de trois mois, elle apprend le français lentement donc pour un travail, pas simple… elle a des sujets d’inquiétude. Vous allez me dire que le français, il fallait commencer sur le bateau… Elle m’a dit que son ex-mari était riche (elle travaillait pour s’occuper), elle a donc peut-être des habitudes de vie et de confort (elle le dit un peu dans son annonce….).
Avec toute la prudence ci-dessus, j’ai vraiment envie de la revoir.
3/ ON FAIT QUOI ?
Il est évident que, quelle que soit la femme rencontrée, la relation (si relation…) prendra du temps. C’est une raison de plus pour ne pas me précipiter avec Viktoriya (ce qui, d’ailleurs, pourrait lui faire peur).
Je ris à l’avance en vous imaginant en train de lire tout ça. Je suis un affreux rationnel qui ne fait pas confiance à la vie et au hasard d’une rencontre. C’est vrai, parce que je suis très sentimental et parce que j’ai fait confiance il y a quelques temps. Je me suis lourdement trompé et j’étais destiné à ne jamais rien savoir du gros mensonge. J’ai su, un peu par hasard et un peu par pressentiment. J’ai voulu attendre (c’est comme ça que j’ai compris que je ne devais jamais savoir), une circonstance m’a aidé à mettre un terme à la comédie.
Je ne veux plus que cela arrive. Je vous écrivais lors de ma prise de contact, que l’état d’esprit de la femme française ne me correspond plus mais la femme slave m’est totalement inconnue. Je dois donc me méfier de moi-même (tout-à-l’heure par moments, j’avais très envie de prendre Viktoriya dans mes bras…. parce que, si on met de côté les petites « bizarreries », pour l’instant elle correspond à la personne que je recherche).
J’ai bien réfléchi cet été et j’ai décidé que nous allions dérouler notre affaire comme si la guerre n’existait pas. « Avant », il y aurait eu plusieurs correspondances en parallèle, pour que lors du voyage à Khakkiv, il y ait plusieurs rencontres. Nous allons donc faire pareil mais en France. Le temps qu’elles reçoivent ma lettre, qu’elles la lisent, que certaines acceptent de commencer à correspondre, etc… nous verrons bien ce qui se passe. En résumé, Viktoriya a un peu d’avance sur les autres adhérentes, nous verrons bien si ce petit avantage prend tournure.
Gilles
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Depuis mon compte-rendu, les choses se sont accélérées. Comme je le disais, nous avons prévu de nous revoir au moment de nous quitter la semaine dernière. Ce sera le 17 et 18. Ce coup-ci j’ai pris une chambre d’hôtel pour que nous passions vraiment du temps ensemble. Un programme est en place : le samedi, shopping puis visite d’Argeles avec séance photo (ou le dimanche si pas de temps), restaurant le soir. La fermeture de son camping le soir (a priori 22h) limite la soirée. Dimanche rien de prévu mais j’y pense.
Depuis la première rencontre nous discutons (Viber) presque tous les soirs, parfois en journée. Nous nous sommes dit beaucoup de choses. Les points de correspondance se multiplient. Elle m’a montré beaucoup de photos de Kharkov (avant et maintenant). Elle a toutefois évoqué l’éventualité de rentrer en Ukraine (une fois la situation résolue, ce qui reste hypothétique à court terme). En effet, le fait de travailler rapidement en France la préoccupe pour deux raisons : une bonne maîtrise du français et il n’est même pas certain qu’elle puisse convertir son diplôme (et quand bien même, le droit français lui est inconnu). Donc, le « rapidement » pourrait coincer et elle ne veut être dépendante de personne, surtout pas de son futur compagnon. J’ai imaginé une piste, je l’ai évoquée lors d’une discussion Viber, elle n’a pas rebondi dessus, je tenterai une nouvelle suggestion.
En l’état, je pense que nous nous plaisons (un peu), l’exploration de nos affinités est à poursuivre.
Gilles
