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Marseille : la ruée des hommes vers une agence de rencontres avec des ukrainiennes depuis le début de la guerre

agence de rencontres avec des ukrainiennes depuis le début de la guerre


Publié le 30/03/2022 à 17h54
Écrit par Laura Cadeau

Avec près d’une centaine de demandes par jour depuis le début de la guerre, l’agence matrimoniale « Cœur de l’Est », située à Marseille et spécialisée dans les rencontres avec des femmes d’origine ukrainienne, attire comme par magie de nombreux prétendants, pas toujours sincères.

C’est une jeune femme allongée dans un champ, les cheveux blond épi de blé, le regard clair et la peau dorée, qu’on découvre en cliquant sur le site.

« Rencontrer une femme ukrainienne et se marier avec elle, c’est possible grâce à nous » ,dévoile la légende.

Olga, 37 ans, avocate. Elena, 27 ans, maquilleuse. Alexandra, 19 ans, peintre et mannequin. Alina, Ekaterina, Marina, Nataliya, Svetlana… La liste est longue et les apparences toujours plus soignées. Sous chaque photo, un numéro d’identifiant.

Elles sont toutes originaires de Kharkiv, une ville située dans l’est de l’Ukraine et peuplée pour moitiés d’ukrainiens et de russes. Des femmes slaves avec qui « Cœur de l’Est » vous propose de « trouver l’amour ».

Des demandes de plus en plus nombreuses

Kateryna Baratova a créé cette agence matrimoniale en 2011 et pourtant, depuis plusieurs semaines, elle n’a jamais eu autant de demandes d’adhésion. « Beaucoup d’hommes me contactent en ce moment, plus d’une centaine par jour. Pour eux, c’est l’occasion rêvée d’héberger une femme en détresse, gratuitement, sans passer par une agence. Ils se disent, c’est maintenant ou jamais ! », lance-t-elle.

De 1.600 euros le voyage direct d’une semaine, avec conseils et coaching illimités à 2.500 euros l’abonnement d’un an avec correspondance et traductions illimités, l’inscription sur le site « Cœur de l’Est » est pourtant payante. En temps normal, une quinzaine d’adhésions est enregistrée par mois.

« Ils me disent « Je veux ID 568, 55 kilos, 1 mètre 70″, choisissent la plus belle du catalogue à qui ils veulent bien offrir leurs services de logement. Une fois, un homme désirait une femme médecin pour bosser gratuitement dans son cabinet. Une autre fois, une pianiste car il aimait jouer de cet instrument » poursuit Kateryna Baratova, abasourdi.

En réponse, la responsable de l’agence fait « un copié collé ». Toujours la même explication : « Messieurs, on ne choisit pas en fonction de critères physiques ou intellectuels quand il s’agit d’une action humanitaire. Certains disparaissent ou se révoltent, et d’autres comprennent. Dans 90% des cas, il n’y a pas de suite » .

En revanche, d’anciens clients acceptent volontiers d’héberger bénévolement des couples mariés ou des personnes âgées, lorsque l’entrepreneuse publie une annonce caritative sur son site. « C’est rare mais très gentil » s’enthousiaste la créatrice de l’agence matrimoniale.

Un intérêt pas forcément sincère

Depuis le début de la guerre, l’intérêt pour l’Ukraine a grandi, et par ricochet celui pour les femmes qui peuplent ce pays. C’est en tout cas ce qu’a constaté Kateryna Baratova, qui souhaite rappeler qu’elle ne marchande pas la misère.

Elle nous explique que la majorité de ses adhérentes ont fui Kharkiv et se trouvent désormais en Allemagne, en Pologne ou encore en France. « Si elles nous ont contacté, ce n’est pas pour rencontrer n’importe quel homme, amateur de jeunes filles. Il faut un intérêt réciproque », insiste la directrice d’agence.

« Elles ne sont pas en détresse, elles ont beaucoup de prétendants et sont même en position de force », explique Kateryna Baratova.

Depuis la création du site en 2011, l’entrepreneure se félicite « d’avoir célébré de nombreux mariages et que de nombreux enfants sont nés grâce aux rencontres et son agence matrimoniale« . Elle reste vigilante par ailleurs sur les demandes d’adhésion non sincères et n’acceptent que les hommes qu’elle juge « sérieux ».

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